« S. est en proie à la maladie de la perfection. Elle pense que tout ce qu’elle fait est incomplet, mauvais, raté. Elle voudrait qu’une seconde vie lui soit donnée comme un beau papier blanc sur lequel elle pourrait recopier la première, en lui enlevant ses tâches et ses ratures. Elle ne voit pas que le brouillon, c’est la vie même »
« Le diable sans aucun doute aime ce qui est fluide, rapide et lisse. Il raffole de l’électronique et de ce qui peut nous rendre la vie plus facile jusqu’à nous faire oublier de la vivre. S’il y a un enfer, et il y en a un, et nous y sommes, il nous y aura menés gentiment, par légères poussées , sans aucun drame. Escamoter le réel, c’est son charme (…)»
Christian BOBIN – Ressusciter
Voici deux beaux extraits de cet écrivain-poète qu’est Christian BOBIN qui me parlent de l’esprit OKIMA et que j’avais envie de partager.
Accepter, sans se juger, de regarder nos vies, notre course folle et vaine vers la perfection, notre incapacité à accueillir nos fragilités, notre faculté à oublier de vivre.
Savoir ouvrir ses yeux , son coeur, son âme vers d’autres directions, plus lentes, moins évidentes, et sans doute moins « faciles ».
Ne pas vouloir tout comprendre, tout réussir, tout appliquer tout de suite ce que nous venons de découvrir. Accepter juste la justesse de notre perception.
Faire des journées que nous passons des brouillons de nos chemin de vie, en ayant la certitude que même si nous ne parvenons pas encore à changer notre rapport à notre santé, à modifier nos rythmes et nos modes de vie, ce brouillon aura néanmoins du sens.
Expérimenter; tomber; recommencer.
Tout ce que sait faire l’enfant et que nous avons perdu.
Ne pas comparer, ne pas mesurer, ne pas estimer, simplement s’asseoir pour profiter de l’échange et de l’expérience d’un autre homme, d’une autre femme, sur un autre chemin que le nôtre, et qui peut nous parler.
Considérer que la santé est plus vaste que la science, que la médecine n’en n’est qu’une discipline, que la recherche du sens en est son essence.
Et comme Christian BOBIN, savoir reconnaitre les choses authentiquement vraies et voir le beau lorsqu’il est caché, comme la fleur qui s’infiltre à travers la craquelure de la dalle de béton, ou le regard de celui que l’on ne voit pas mais qui nous crie son humanité.
Ce que je souhaite à travers Esprit OKIMA, c’est de pouvoir rencontrer, échanger, partager, en étant assuré de l’esprit de bienveillance et de la confiance qui seront accordées à chacun d’entre nous.
Que nous puissions suivre notre propre rythme, en acceptant de ne pas être forcément « touché » tout de suite, en choisissant d’adhérer ou pas, mais toujours dans le respect et l’accueil de l’autre.
Prendre notre chemin, en accepter les détours, et oser parfois changer de direction lorsqu’un carrefour s’offre à nous.
Laurent.